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Politique

Madagascar : le colonel Michaël Randrianirina prêtera serment vendredi

Le colonel Michaël Randrianirina, nouvel homme fort d’Antananarivo, devrait prêter serment ce vendredi 17 octobre comme chef de l’État par intérim, marquant la première étape formelle de sa prise de pouvoir après l’exfiltration du président Andry Rajoelina.

Originaire d’Androy, dans le sud du pays, Michaël Randrianirina est un officier du Corps d’armée des personnels et des services administratifs et techniques (CAPSAT). Ancien gouverneur, formé à l’Académie militaire d’Antsirabe et brièvement détenu en 2024, il s’était initialement tenu à l’écart de la politique, avant de se faire remarquer lors des manifestations citoyennes du mouvement « Gen Z ». Durant ces mobilisations, il avait appelé les forces de sécurité à ne pas tirer sur les manifestants, ce qui lui valut une popularité certaine auprès de la population.

Le 14 octobre, l’Assemblée nationale avait voté une motion d’empêchement contre le président Rajoelina, après une tentative de dissolution jugée juridiquement invalide. Le président Rajoelina a alors quitté le pays, exfiltré par la France pour des raisons de sécurité, tout en affirmant ne pas avoir démissionné. Dans ce contexte, le colonel Randrianirina a annoncé le 15 octobre la prise de contrôle par l’armée et la création d’un Conseil de défense nationale de transition (CDNT), composé de cinq officiers issus de l’armée, de la gendarmerie et de la police nationale.

La Haute Cour constitutionnelle a officialisé cette prise de pouvoir en constatant la vacance des postes de Président de la République et de Président du Sénat, invitant le colonel à exercer les fonctions de chef de l’État par intérim. La transition, limitée à deux ans maximum, prévoit l’organisation d’élections présidentielles dans un délai de 30 à 60 jours. Plusieurs institutions, dont le Sénat, la Commission électorale nationale indépendante (CENI), la Haute Cour de justice et le HCDDED, ont été temporairement suspendues. Un gouvernement civil sera mis en place « après quelques jours » pour gérer les affaires courantes de l’État.

L’Union africaine et la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) ont appelé au respect de l’ordre constitutionnel et à un retour rapide à la légalité républicaine. Le président Rajoelina, bien qu’exfiltré, continue de se déclarer en fonction. Pour sa part, le colonel Randrianirina reconnaît la situation actuelle comme un « chaos » et appelle à la responsabilité des dirigeants pour préparer un « retour à la légalité républicaine » et organiser un référendum constitutionnel et des élections générales.

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