Le président de la transition malienne, le général Assimi Goïta, a obtenu jeudi 3 juillet 2025 un mandat présidentiel de cinq ans, renouvelable indéfiniment, suite à l’adoption d’un texte par le Conseil national de transition (CNT). Cette décision ouvre la voie à un maintien prolongé du président de la Transition, sans échéance électorale clairement définie.
Adoptée à l’unanimité par les 131 membres présents, la nouvelle disposition stipule que le mandat pourra être renouvelé « autant de fois que nécessaire », jusqu’à la « pacification totale du pays ». Officiellement, les autorités justifient cette mesure par la nécessité de restaurer la sécurité et la stabilité, dans un contexte marqué par les violences jihadistes et les crises communautaires au nord et au centre.
Cette réforme intervient alors que la transition initialement promise devait se conclure par des élections présidentielles en mars 2024, constamment repoussées. Les critiques dénoncent une consolidation du pouvoir personnel et un éloignement durable du retour à l’ordre constitutionnel. L’opposition et certains acteurs de la société civile parlent d’une « dérive autoritaire » et d’une « confiscation de la souveraineté populaire ».
Sur le plan régional, cette évolution s’inscrit dans une tendance observée au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), où les militaires au pouvoir cherchent à légitimer des transitions prolongées au nom de la souveraineté et de la lutte antiterroriste.
La communauté internationale, notamment la CEDEAO, reste pour l’instant prudente, oscillant entre condamnations modérées et volonté de maintenir le dialogue avec Bamako.