Alors que les autorités mauritaniennes s’apprêtent à lancer, dans les prochaines semaines, une nouvelle phase de dialogue politique inclusif, le principal opposant au régime, Biram Dah Abeid, semble s’en détacher, dénonçant l’état des institutions et appelant à une refondation nationale.
Le Coordinateur du dialogue, Moussa Fall, a confirmé que les concertations devraient débuter d’ici deux à trois semaines, à l’issue d’une réunion avec les présidents des partis d’opposition représentés au Parlement. Il a insisté sur l’ouverture de ce processus à l’ensemble des Mauritaniens, quelle que soit leur appartenance politique, afin de trouver des solutions aux crises économiques, sociales et politiques que traverse le pays.
Mais Biram Dah Abeid, président de l'Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) et arrivé second lors de la présidentielle du 29 juin 2024, ne semble pas impliqué dans les préparatifs. De retour d’une tournée politique en Europe et aux États-Unis, il a tenu un discours virulent à Nouakchott, dénonçant ce qu’il qualifie de « déliquescence des institutions », et une gouvernance marquée par la corruption, le racisme structurel et l’impunité.
Le climat politique demeure tendu, d’autant que plusieurs militants du mouvement IRA font régulièrement face à des arrestations et à des intimidations, selon leurs partisans.
Si le pouvoir mise sur un dialogue consensuel pour apaiser les tensions, l’absence de participation de figures majeures de l’opposition comme Biram Dah Abeid pourrait en limiter la portée.