Le général Brice Clotaire Oligui Nguema a été élu président de la République gabonaise avec 90,35 % des suffrages exprimés, selon les résultats provisoires communiqués ce dimanche 13 avril par le ministère de l’Intérieur. Cette élection marque une étape majeure dans le processus de transition engagé après le coup d’État d’août 2023, qui avait mis fin à plus de cinq décennies de règne de la famille Bongo.
Le scrutin s’est déroulé dans un climat globalement apaisé, avec une participation estimée à 70,4 %, en nette hausse par rapport aux élections précédentes. Face à Oligui Nguema, son principal adversaire, l’ancien Premier ministre Alain Claude Bilie-By-Nze, n’a recueilli que 3,02 % des voix.
Cette élection s’inscrit dans un cadre institutionnel renouvelé, suite à l’adoption d’une nouvelle Constitution par référendum en novembre 2024, qui limite désormais le mandat présidentiel à sept ans, renouvelable une seule fois.
Homme fort de la transition et ancien chef de la Garde républicaine, Oligui Nguema a promis de s’attaquer à la corruption, de diversifier une économie encore largement dépendante du pétrole, et de stimuler les secteurs de l’agriculture, de l’industrie et du tourisme. Si certains saluent son discours de rupture, d’autres pointent ses liens passés avec le régime Bongo, notamment son rôle d’ancien aide de camp d’Omar Bongo.
Des observateurs locaux ont salué une organisation électorale globalement transparente, bien que des critiques aient émergé quant à l’usage présumé des ressources publiques durant la campagne, ce que les autorités gabonaises démentent.
Avec ce scrutin, le Gabon entre dans une nouvelle ère politique, attendue avec espoir mais aussi prudence, dans un pays encore marqué par les séquelles de décennies de gouvernance autoritaire.