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Bonne Gouvernance

Kane Ousmane

Mauritanie : l’ex-ministre Kane Ousmane critique ouvertement le système

Alors qu’il avait gardé un silence politique depuis son départ du gouvernement, Kane Ousmane Mamoudou, ancien ministre de l’Économie et figure respectée de l’administration mauritanienne, est sorti de sa réserve à l’occasion de la dédicace de ses mémoires intitulées « Mon devoir de servir », ce vendredi 13 juin à Nouakchott.

Lors de cet événement organisé par Traversées Mauritanides, l’ex-ministre a livré un diagnostic sans complaisance de la situation actuelle du pays, dénonçant les recrutements bâclés, les nominations de convenance et les promotions précipitées, qui selon lui ne rendent service « ni au pays ni à leurs auteurs ».

Premier polytechnicien mauritanien, ancien vice-président de la BAD, ex-dirigeant à la SNIM et la Banque Centrale, Kane Ousmane a abordé sans détour les défis majeurs du pays :

- L’éducation, qu’il considère comme la clé du développement, est minée selon lui par le manque de moyens et l’absence de continuité dans les réformes.
- La langue d’enseignement, une question qu’il appelle à trancher de manière consensuelle pour lever les blocages persistants dans le système éducatif.
- Le passif humanitaire, qu’il qualifie de frein au vivre-ensemble, et qui mérite selon lui une solution définitive.
- La corruption, qu’il fustige comme une pratique destructrice à long terme, citant les cas de familles dirigeantes africaines tombées en disgrâce comme avertissement.

M. Kane, qui fut un proche du régime actuel, prend ainsi ses distances, exprimant une volonté de lucidité, d’éthique et de rigueur. « Les ministres à 35 ans, ce n’est pas une bonne idée », a-t-il lancé, plaidant pour le mérite, la compétence et l’expérience dans la gestion des affaires publiques.

Sa prise de parole, très attendue, intervient quelques semaines après la désignation officielle du Dr Sidi Ould Tah comme candidat mauritanien à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), un poste auquel Kane Ousmane était pressenti.

À travers ses mémoires, il entend transmettre un héritage de service public, de rigueur et de patriotisme à la jeunesse mauritanienne.

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