Commission d’enquête
Le retrait spectaculaire de Niofar Consulting du marché mauritanien a fait l’effet d’un électrochoc dans les milieux d’affaires. Fondée par Danielle Ciribassi Seck, cette entreprise de conseil avait tenté, pendant cinq ans, de bâtir un pont entre expertise internationale et développement local. Mais début avril, sa dirigeante a annoncé publiquement la fin de son aventure en Mauritanie, évoquant de graves entraves structurelles et des pressions institutionnelles.
Dans un message direct et critique, elle dénonce notamment des retards chroniques, un manque de transparence, une pression fiscale informelle et des pratiques de corruption déguisées. Ce témoignage, largement relayé sur les réseaux sociaux, a poussé les autorités à réagir.
Une commission d’enquête pour évaluer les accusations
Sous l’impulsion de Fatimetou Mint Horma, conseillère chargée du secteur privé et présidente de la commission d’enquête, le ministère de l’Économie et des Finances a constitué une équipe chargée de faire toute la lumière sur cette affaire. Après plusieurs jours d’investigations, le rapport final a été rendu public ce vendredi 11 avril 2025.
Selon le communiqué officiel, l’enquête a confirmé l’existence de dysfonctionnements administratifs, notamment un manque de coordination entre services publics et une communication insuffisante avec les investisseurs. Toutefois, aucune preuve matérielle ne permet d’attester de pratiques systématiques de corruption ou de pressions institutionnelles. Le comité note également que Niofar Consulting n’était pas en conformité avec certaines obligations fiscales.
Des recommandations fortes pour réformer l’environnement des affaires
En réponse, le comité recommande une série de mesures ambitieuses : digitalisation des procédures, formation continue des agents publics, renforcement de la transparence et transmission du dossier à l’Agence Judiciaire de l’État.
Le ministère réaffirme son engagement à renforcer l’attractivité du pays pour les investisseurs, tout en appelant les médias et les citoyens à la responsabilité :
« Aucun propos ne doit porter atteinte à la réputation du pays sans vérification rigoureuse des faits. »