Djeol, Sud de la Mauritanie.
La création d’un festival culturel de Djéwol par les autorités de Nouakchott est une reconnaissance officielle de l’importance historique de cette ville du Sud de la Mauritanie dans la région du Gorgol. Cette volonté politique est considérée par les observateurs comme un premier pas vers la reconnaissance d’une ville ancienne.
La reconnaissance officielle tardive d’un festival culturel de Djewol est une avancée dans la diversité culturelle. L’héritage culturel de cette ville ancienne n’est plus à démontrer avec des générations d’érudits et héros que la Mauritanie partage avec notamment le Sénégal mais avec toute l’Afrique de l’Ouest comme le père de la révolution théocratique Thierno Souleymane Bal et le grand fondateur du Fouta Cheikh Omar Tall et sans oublier l’érudit El Hadji Mamouth Bâ.
Le gouvernement mauritanien n’a jamais soumis un dossier à l’UNESCO pour une reconnaissance de Djewol comme Ouadane –Tichitt- Oualata et Chinguetti. Le mépris d’organiser jusqu’ici un festival culturel dans une des régions du Sud est une cécité culturelle. L’histoire retiendra que Saaré était le nom d’origine de DJEWOL à l’époque de l’empire du Ghana. La ville abrite toujours une ancienne forge découverte en septembre 2016.
Les étrangers qui débarquent pour la première fois sont frappés par Bilbassi, cette immense étendue de sable blanc bordant la rive gauche du fleuve Sénégal. C’était un champ de bataille où il eut de nombreux affrontements sanglants. Parmi lesquels la bataille de Bilbassi du redoutable guerrier Samba Gueladou Djegui.
Ce rappel historique de l’ancien patron de la sécurité sociale Abdoulaye Oiga est un véritable plaidoyer pour une ville ancienne. La création d’un festival remet les pendules à l’heure en corrigeant ainsi une injustice culturelle. Cette marginalisation des cultures africaines dans un pays considéré comme un trait d’union entre le le monde arabe et l’Afrique est une anomalie politique qui remonte à 1960.
Cherif Kane, Coordinateur journaliste
Source : Kassataya