Catherine Muraga, directrice générale du Microsoft Africa Development Centre
Lors du Sommet africain sur l’intelligence artificielle tenu les 8 et 9 mai 2025 à Kampala, en Ouganda, Catherine Muraga, directrice générale du Microsoft Africa Development Centre, a lancé un appel fort aux innovateurs africains : développer des solutions d’IA enracinées dans les réalités locales du continent.
Dans son discours inaugural, elle a souligné le potentiel de l’Afrique à devenir un acteur de premier plan dans la révolution de l’intelligence artificielle, en misant sur ses propres talents, ses langues et ses contextes culturels. Selon elle, la jeunesse africaine, majoritairement technophile et numérique, représente un levier unique pour concevoir des systèmes intelligents adaptés aux besoins du continent.
« L’Afrique ne peut pas se contenter d’importer l’innovation. Elle doit créer ses propres solutions, dans ses propres langues », a-t-elle affirmé, citant notamment le kiswahili, l’amharique ou le luganda comme exemples de langues à intégrer dans les modèles d’IA.
Elle a illustré cette dynamique par des cas concrets : au Ghana, des technologies basées sur l’IA améliorent les diagnostics médicaux à distance, tandis que des outils de tarification intelligente soutiennent les agriculteurs dans l’accès aux marchés. Mais pour réussir, insiste Muraga, ces solutions doivent s’appuyer sur des données locales et prendre en compte la diversité linguistique et culturelle du continent.
Abordant les craintes liées à la perte d’emplois, elle a tenu à rassurer : « L’IA doit être perçue comme un outil qui augmente les capacités humaines, pas qui les remplace. » Elle a mis en avant l’approche progressive de Microsoft, qui favorise des projets pilotes localisés, ajustés avant déploiement à grande échelle.
Ce plaidoyer pour une IA inclusive et localisée marque une étape importante dans la réflexion stratégique sur le rôle de l’Afrique dans les transformations numériques globales.