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Justice

l’ancien président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz

MAURITANIE_CORRUPTION: Mohamed Ould Abdel Aziz se défend

Le procès de l’ancien président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, a repris le mercredi 3 mai devant le tribunal de Nouakchott Ouest. Il a été interrogé sur sa connaissance de la vente de plusieurs terrains publics, notamment des écoles, de l’école de police, du complexe olympique de Nouakchott et de la télévision mauritanienne. Dès le début de son discours, l’ancien président a invoqué la Constitution pour se défendre. Il a réfuté toutes les accusations et a insisté sur le fait que ce procès était politique et commandité par des hommes d’affaires touchés par ses réformes lorsqu’il était président. 

Mohamed Ould Abdel Aziz a ensuite justifié les ventes de terrains point par point. Il a affirmé que les écoles avaient été vendues parce qu’il n’y avait pas assez d’élèves faisant également allusion à des problèmes d’infrastructures. “Les terrains ont été vendus par des commissions formées par des ministres, des juges et le président de la commission était le directeur général du budget de l’État” avance l’ancien chef d’Etat. Pour la vente du terrain sur le complexe olympique, l’ancien président a souligné qu’”avant il n’y avait qu’un mur et des poubelles, mais il a permis la construction d’hôtels pour stimuler l’activité économique en Mauritanie. Selon lui, le trésor public aurait reçu plusieurs milliards à la suite de ces ventes. 

En ce qui concerne la zone de Dar Naim, l’ancien président a expliqué l’attribution de terrains par l’État à des particuliers pour un projet de production d’électricité à partir d’énergie renouvelable qui devait augmenter la production d’électricité dans la capitale. Quant à la cession d’une partie des terrains de l’école de police, l’un des points de tension dans cette affaire de corruption présumée, il s’est justifié en disant que les lieux n’étaient pas parfaitement adaptés à l’activité policière et qu’il avait cédé 4 hectares de terrain à l’école de police, devenus un centre de formation pour la police et la lutte contre le terrorisme. Selon lui, la vente aurait rapporté plus de 10 milliards de MRO à la Mauritanie. 

L’ancien président a rejeté toutes les accusations portées contre lui, reprochant à la justice de ne pas respecter la séparation des pouvoirs et voyant en ce procès une menace pour la capacité des présidents à prendre des décisions. Il a monopolisé la parole et n’a pas pu être interrogé par les avocats de la partie civile et par le parquet car la séance a dû être écourtée en raison de son état de santé, selon sa défense. La séance reprendra lundi prochain. 

Yamina Bendaida.

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