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Emploi

FIC 2023 : L’entrepreneuriat, « moyen adéquat » pour lutter contre le chômage des jeunes en Mauritanie

En Mauritanie, un jeune sur trois est au chômage, et dans la catégorie des 15-24 ans, ce taux monte à près de 50%, selon les données de l’Organisation internationale du travail. Au regard de ce défi, plusieurs pistes de solutions ont été dégagées en marge du Forum international des compétences (FIC), organisé du 4 au 5 juillet 2023 à Nouakchott. 

Parmi elles, l’entrepreneuriat présenté comme « le moyen adéquat pour lutter contre le chômage, afin d’emmener les jeunes à créer leur propre emploi et offrir de l’emploi à d’autres jeunes ».

Dans cette optique, l’Etat a mis en place le concept ‘Mon projet, Mon avenir’. « Lors de la première édition, sur 12.000 dossiers, 500 ont été financés. 

La dernière édition a enregistré 8.000 dossiers, avec près de 2.000 entreprises financées. Un impact global de 9.000 à 10.000 emplois directs créés dans le cadre de cette initiative », a indiqué Fodé Amadou Diagana, Conseiller Technique Promotion MicroFinance au ministère de l’Emploi, de la Formation professionnelle et des TICs, par ailleurs coordinateur du programme ‘Mon projet, Mon avenir’.

Malgré la volonté politique, le défi reste énorme. A côté du défi de la demande, s’ajoute la qualité des prestations. Pour le docteur Néné Kane, spécialiste en développement du secteur privé et ancienne ministre des Affaires sociales, de l’Enfance et de la Femme, « il faut avant tout s’initier à la vie professionnelle avant d’entreprendre quoi que ce soit. Egalement acquérir l’expérience à travers des stages, du volontariat. La faible éducation se répercute sur les revenus ».

Autre obstacle identifié, l’accès au financement qui « reste le parent pauvre des discours politique. Pour favoriser l’entrepreneuriat, l’employabilité des jeunes, il est nécessaire de mettre à leur disposition des ressources, et l’utilisation de ces services financiers doivent être de haute qualité », a précisé l’experte.

Atouts

Malgré les nombreux défis auquel fait face la Mauritanie en termes d’emploi, le pays dispose de nombreux atouts pour le développement du bien-être social et économique de sa population, entre autres, des terres cultivables d’environ 513.000 ha, une zone de pêche considérée comme l’une des plus riches du monde, d’importantes potentialités minières et des ressources en hydrocarbures encore inexploités dans leurs globalités.

Au regard de ce potentiel et des besoins de la jeunesse, la diaspora mauritanienne fortement représentée au Forum des compétences a manifesté sa volonté d’apporter sa contribution à la construction de l’édifice. « Mais est-ce que le pays est capable d’accueillir et réunir les conditions requises pour faciliter le retour au pays de la diaspora, afin d’y contribuer au développement ? ». Une problématique qu’a soulevé Mams Yaffa, adjoint au maire du 18e en charge des sports jeux olympiques et paralympiques (Diaspora-France).

A l’unanimité, panélistes et participants ont situé la responsabilité partagée, celle de la jeunesse qui doit jouer sa partition en mettant en évidence ce dont elle est capable de faire pour le développement du pays, et celle des politiques, notamment, dans l’amélioration du climat des affaires, de bonnes mesures d’appui, d’accompagnement et de valorisation du contenu local.

Par Dominique Mabika
 

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