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Finance

Stade Al Bayt, Qatar.

Coupe du monde: le Qatar, des milliards de dollars, des préjugés et de la jalousie

Le Qatar administre une leçon magistrale aux pays pétroliers africains …

Que de préjugés sur le Qatar, ce pays d’une  superficie de 11 586 km², une  population de 2,8 millions d’habitants, et qui évolue sous la guidée de l’Emir Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, qui a succédé à son père, Cheikh Hamad bin Khalifa Al-Thani, en 2013. Petit par la taille mais fameux par les prouesses,  par la bonne gestion des recettes pétrolières et par l’audace. 

Le pays adépensé 220 milliards de dollars (soit plus de trois ans de PIB d’un pays comme la Côte d’Ivoire) dans l’organisation de la Coupe du Monde du 20 novembre au 18 décembre. Ce serait  14 fois  le coût du mondial brésilien de 2014 et 95 fois celui de l’édition française en 1998, indique la presse spécialisée. Ce montant représente à peine la moitié de la surface financière du fonds souverain Qatari, la Qatar Investment Authority, qui gérait 450 milliards de dollars à la fin 2021. Une puissance financière qui explique la politique de placement de l’émirat qui recycle les pétrodollars dans l’achat d’actifs de prestige pour assurer son rayonnement et de valeur pour garantir des revenus permanents dérivés du sous sol.

La bonne gestion des ressources du sous sol et l’ingéniosité dans les politiques d’investissement et de placement des recettes explique le revenu par habitant de 61 000 dollars dont jouit le Qatari. Et dire que dans les années 50, ce pays de bédouins était pauvre, vivant essentiellement de la pêche. Aujourd’hui, le Qatar dispose des 3èmes réserves mondiales de gaz naturel, principalement localisées sur le champ offshore North Field. Doha est le 1er exportateur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL). 

La Coupe du Monde s’inscrit dans une vision, la «Qatar National Vision 2030», concentrée sur la diversification de l’économie à travers le développement des infrastructures de santé, d’éducation du tourisme et l’aval pétrolier et gazier.

La vision stratégique du pays a créé des champions mondiaux à l’instar de Qatar Airways, Ooredoo, Qatar National Bank, Qatar Petrochemicals etc.

Pendant ce temps, la presse internationale s’offusque de la “Coupe du Monde la plus chère de l’histoire” et s’indigne, à juste titre, des 6 500 ouvriers asiatiques et africains morts dans les chantiers des 7  stades dont 4 démontables construits à l’occasion de l’événement.  Les écologistes qui viennent de suivre la COP 27 avec un accord (un de plus) sur les réparations dommages doivent s’accommoder avec des stades climatisés dans un pays qui flirte avec les 50 degrés à l’ombre. L’empreinte carbone attendra dans les vestiaires: elle n’est pas de  la fête en dépit des timides alertes de la so business Fédération internationale de football (FIFA) qui estime que la compétition allait générer 3,63 millions de tonnes de dioxyde de carbone. Quand même étonnant que les mêmes qui ont attribué l’organisation de la compétition au Qatar il y a douze ans reviennent aujourd’hui pour tirer à boulets rouges sur un pays au climat extrême, avec un droit du travail peu protecteur du travailleur étranger et une pratique stricte de l’Islam. Pourtant, au delà des indignations, l’on ne peut se taire  sur les prouesses de ce petit pays au milieu du désert. Alors que nombre de pays africains riches en ressources minérale peinent à organiser la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), le Qatar y est arrivé avec financement sur fonds propres.

“Nous avons fait en sorte que ce Tournoi soit un symbole de progrès, puisqu’il a notamment contribué à des réformes en matière de droit du travail de notre pays. Ces évolutions sont reconnues internationalement”, indique  Hassan Al Thawadi, secrétaire général du Comité suprême pour la Livraison et l’Héritage de la Coupe du Monde 2022.

Et de poursuivre. “Même si pour certains le Qatar et le monde arabe ne sont pas aptes ou ne méritent pas d’être le pays hôte, les faits suggèrent que cette opinion n’est pas unanime : 97 % des billets sont vendus”.

Aux donneurs de leçon, serait certainement adressé cette saillie de Gianni Infantino, président de la FIFA. “Pour ce que nous Européens avons fait depuis 3000 ans, nous devrions nous excuser pour les 3000 prochaines années avant de donner des leçons de morale aux autres ». Balle au centre.

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