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Médias / Réseaux Sociaux

Saleck Zeid, journaliste d’investigation mauritanien, violemment pris à partie par la police lors d’une manifestation à Nouakchott, le 7 mai 2024.©️Photo/Alakhbar

LIBERTÉ DE LA PRESSE : Recul global, la Mauritanie perd 17 places

Reporters sans frontières (RSF) a publié son Classement mondial 2025 de la liberté de la presse, révélant un constat alarmant : la situation de la liberté de la presse est désormais qualifiée de “difficile” à l’échelle mondiale. Pour la première fois, l’indicateur économique chute à un niveau critique, traduisant la fragilité financière croissante des médias, particulièrement en Afrique.

En Mauritanie, le recul est notable. Le pays passe de la 33e à la 50e place sur 180, avec un score de 67,52. En 2024, il figurait pourtant en tête du classement africain et arabe, incarnant une rare exception régionale. Cette baisse de 17 places en une seule année reflète une dégradation des conditions d’exercice du journalisme, alimentée par les pressions politiques et économiques.

Malgré ce revers, la Mauritanie reste parmi les pays africains les mieux classés, derrière des nations comme l’Afrique du Sud (27e), la Namibie (28e) et le Cap-Vert (30e). À l’échelle continentale, l’Afrique subsaharienne connaît une régression générale, avec 80 % des pays enregistrant une baisse du score économique. Des situations critiques sont relevées en Érythrée (180e), RDC (133e), Burkina Faso (105e) ou encore Mali (119e), où l’instabilité politique et sécuritaire fragilise les médias.

À l’inverse, le Sénégal progresse de 20 places (74e), signe d’un contexte de réforme plus favorable, bien que fragile.

Pour Anne Bocandé, directrice éditoriale de RSF, « sans indépendance économique, il ne peut y avoir de presse libre. Une économie des médias assainie est essentielle pour garantir une information fiable et résister aux dérives de la désinformation. »

Ce classement rappelle que la liberté de la presse ne peut se résumer à l’absence de violence physique : elle repose aussi sur des conditions financières stables, une indépendance éditoriale réelle, et des journalistes protégés dans l’exercice de leur mission au service de l’intérêt général.

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