Des manifestations en Guinée
Une manifestation contre la junte militaire arrivée au pouvoir après le coup d’État de 2021 a dégénéré en heurts. Sept personnes ont été tuées par balle et une trentaine d’autres ont été blessées.
Les manifestations de mercredi 10 mai 2023 en Guinée contre la junte au pouvoir ont tué sept personnes et fait plus de 30 blessés par balle, a annoncé le collectif d’opposition qui les a organisées malgré une médiation religieuse en cours. Les autorités guinéennes, jointes mercredi soir pour confirmer ou infirmer le bilan donné par les Forces vives de Guinée, collectif formé de partis, de syndicats et d’organisations de la société civile, étaient injoignables.
Le collectif a annoncé « l’assassinat de sept citoyens par balle et de 32 blessés par balle dont 13 cas graves », dans un communiqué donnant « un bilan provisoire » transmis mercredi soir à l’AFP. Il fait également état de « 56 arrestations » et « appelle à la poursuite des manifestations pacifiques et citoyennes ce jeudi 11 mai », dans ce communiqué.
Les affrontements ont fait au moins huit blessés parmi les manifestants et deux dans les rangs des forces de l’ordre, avait auparavant indiqué à l’AFP une source médicale qui a réclamé l’anonymat par crainte pour sa sécurité.
Les Forces vives de Guinée ont appelé le 3 mai à une reprise des manifestations contre la junte au pouvoir depuis 2021 avec une série de protestations à Conakry et dans le pays à partir de mercredi, dans un pays où ces dernières sont souvent meurtrières.
Des groupes de jeunes très mobiles ont jeté des pierres sur les forces de l’ordre qui répliquaient en lançant des gaz lacrymogènes dans plusieurs quartiers de la capitale. Des témoins ont rapporté auprès de l’AFP des manifestations également à Labé (nord) et à Nzérékoré (sud-est).
Les Forces vives réclament l’ouverture d’un dialogue crédible en vue d’un retour rapide des civils à la tête du pays, la levée de l’interdiction de toute manifestation instaurée par la junte en 2022 et la libération de leurs membres emprisonnés ainsi que l’arrêt de ce qu’elles dénoncent comme un « harcèlement » judiciaire exercé par les autorités.