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Pêche

L’Afrique de l’Ouest dénonce la surpêche industrielle à la Conférence de l’ONU

À l’occasion de la Conférence des Nations unies sur l’océan (UNOC 3), qui s’achève ce vendredi à Nice, la voix des pêcheurs ouest-africains s’est fait entendre avec force. Venus de plusieurs pays du littoral atlantique, ces acteurs de la pêche artisanale ont dénoncé les ravages causés par la surpêche industrielle étrangère, en particulier celle menée par les flottes turques et chinoises au large de la Mauritanie, et plus largement par des navires européens en Afrique de l’Ouest.

Sénégal : fin d’un accord contesté

Au Sénégal, le nouveau gouvernement issu des dernières élections a décidé de ne pas renouveler l’accord de pêche avec l’Union européenne, arrivé à échéance en novembre 2024. Une décision présentée comme un acte fort de souveraineté, motivée par la volonté de protéger les ressources halieutiques nationales et de mieux défendre les intérêts des pêcheurs locaux.

Mauritanie : des ONG tirent la sonnette d’alarme

De leur côté, plusieurs organisations non gouvernementales actives en Mauritanie pointent du doigt l’exploitation intensive des eaux nationales par de grands chalutiers turcs et chinois, accusés de contourner les règles, de dépasser les quotas et de menacer la durabilité des stocks. Selon la Fondation pour la transparence dans les pêches (FiTI), plus de 200 navires chinois opèrent dans les eaux mauritaniennes, dans une opacité persistante. 

Appel à une régulation internationale

Réunis à Nice sous le thème « Accélérer l’action et mobiliser tous les acteurs pour la conservation et l’utilisation durable de l’océan », plus de 50 chefs d’État, des scientifiques, ONG et représentants institutionnels ont échangé pendant cinq jours autour des enjeux liés à la préservation des écosystèmes marins.
Les pêcheurs ouest-africains, soutenus par plusieurs ONG, y ont plaidé pour des règles plus contraignantes et équitables, afin de freiner les activités des flottes industrielles étrangères qui épuisent les ressources et mettent en péril des milliers d’emplois dans la pêche artisanale.

Un plan d’action attendu

Organisée conjointement par la France et le Costa Rica, cette troisième édition de la Conférence des Nations Unies sur l’océan devrait déboucher sur un « Plan d’action de Nice », destiné à transformer les engagements internationaux en mesures concrètes pour la protection du patrimoine marin mondial.

L’enjeu est de taille : assurer un équilibre entre exploitation économique et préservation des ressources, tout en garantissant une gestion équitable et durable des océans au profit des populations locales qui en dépendent.

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