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Énergie / Hydrocarbures

Lancement imminent de la Banque Africaine de l’Énergie

L’Afrique franchit une étape majeure dans son ambition de maîtriser son avenir énergétique. Dès juin 2025, la Banque Africaine de l’Énergie (BAE) lancera officiellement ses activités. Fruit d’un partenariat stratégique entre l’Organisation des Producteurs de Pétrole Africains (APPO) et la Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank), cette nouvelle institution financière ambitionne de réduire la dépendance du continent aux financements extérieurs et de combler le déficit chronique d’investissement dans les infrastructures énergétiques.

Dotée d’un capital initial de 5 milliards de dollars, la BAE financera aussi bien les projets pétroliers et gaziers que les initiatives dans les énergies renouvelables (solaire, hydraulique, éolienne, biomasse). Elle entend répondre aux défis structurels qui freinent l’accès à l’électricité pour près de 600 millions d’Africains, selon l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE).

Le Nigeria en première ligne

Abuja, la capitale nigériane, abritera le siège de la BAE. Le Nigeria, principal contributeur, a déjà injecté 100 millions de dollars, affirmant sa volonté de jouer un rôle moteur dans la gouvernance énergétique continentale. Ce lancement intervient après plusieurs reports, liés à la mobilisation des fonds des États membres et à la mise en place de l’architecture institutionnelle de la banque.

Objectifs multiples pour un continent aux besoins immenses

La Banque Africaine de l’Énergie a été pensée comme un outil de transformation structurelle. Ses missions prioritaires incluent : le financement des projets pétroliers et gaziers pour garantir l’autosuffisance énergétique, l’appui aux infrastructures d’énergies renouvelables dans le cadre de la transition verte, le renforcement des capacités locales en ingénierie et production et la facilitation de l’interconnexion régionale des réseaux et de l’intégration des marchés énergétiques.

Avec ses 18 pays membres, représentant plus de 90 % des réserves pétrolières prouvées du continent, l’APPO veut faire de la BAE un acteur central d’un nouvel écosystème énergétique africain.

Entre ambition et vigilance

Si la BAE incarne une promesse de souveraineté énergétique, son succès reposera sur plusieurs facteurs clés : l’engagement financier des États membres, la transparence de sa gouvernance, l’attractivité pour les investisseurs privés, et la capacité à articuler exploitation des ressources fossiles et transition vers un modèle énergétique durable.

À terme, la BAE pourrait contribuer à l’harmonisation des politiques énergétiques à l’échelle du continent et soutenir la création d’un véritable marché africain de l’énergie, en phase avec les objectifs de la ZLECAf.

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